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Leïla Rose Willis

France

Résidence sémaphore #8
Résidence de repli, en lien avec le contexte du sémaphore du Créac’h à Ouessant.

Décembre 2012
Ouessant

Le travail de Leïla Rose Willis s’édifie tout au long de traversées d’espaces-temps où l’écoute et l’observation sont primordiales. Au cours et à la suite de ses voyages elle recompose les souvenirs, quelques fois les sort de l’oubli, les revisite. Une attention particulière est apportée à des détails que nos regards distraits ne parviennent plus à percevoir. Ses séjours, ses déplacements deviennent ainsi les supports à partir desquels va se développer son œuvre. Les dessins de Leïla Rose Willis, réalisés à l’occasion de sa résidence au Sémaphore du Créac’h, découlent de ses promenades sur l’île d’Ouessant. Cette île au micro-climat est pourvue d’une flore délicate pouvant également résister aux fortes intempéries. Suite à ces déambulations sur les chemins côtiers Leïla Rose Willis dessine de mémoire cette flore à l’encre de Chine. Tel un journal ou un carnet de voyage ses dessins rendent compte de ses découvertes, de son ou plus précisément de ses passages sur cette île. Nous retrouvons l’idée de déroulés de ces journées dans son choix de travailler sur un rouleau de papier chinois de dix mètres de long sur trente centimètres de large. Cette avalanche de papier rappelle ce dédale de sentiers serpentant l’île.
Sa disposition évoque aussi les vagues, les remous de l’Océan auxquels l’île et ses habitants sont sans cesse confrontés.

Les espèces végétales sont accumulées à l’instar de ces vaguelettes de papier. Cette disposition sinueuse renforcée par cette abondance ne permet pas de les englober d’un seul regard ou de les distinguer directement. Ce n’est qu’en se rapprochant que nous découvrons que les dessins sont minutieux et délicats.

À travers sa démarche cette artiste s’approprie des pratiques traditionnelles et / ou les mêle à celles d’autres cultures.
Ce déroulé de dessin réalisé sur l’île d’Ouessant s’inspire des peintures chinoises (Gakan) et japonaises (Emaki, etc.), évoque l’attitude des paysagistes du XIXe siècle, ainsi que celle des auteurs d’un herbier. Leïla Rose Willis « cherche (ainsi) à mettre en forme les restes d’un ailleurs », à renouveler nos points de vue en faisant appel « à notre faculté d’assemblage, d’association ». Elle nous propose, ici, un répertoire, une déclinaison de souvenir floral, son herbier de l’île d’Ouessant sous la forme d’une poésie aux vers dessinés.

Leïla Simon