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Théodora Barat

France, 1985

Résidence sémaphore #26
Résidence de repli, en lien avec le contexte du sémaphore du Créac’h à Ouessant.

JUIN 2020
Ouessant

Lors de ma résidence à Ouessant j’ai souhaité engager un projet sur le sublime technologique. Cette notion, développée par David Nye, est une réadaptation du sublime kantien aux constructions de domination de la nature à l’orée de la modernité. Ouessant étant un environnement tributaire des forces naturelles, il me semblait très pertinent d’étudier ce territoire par le prisme du sublime technologique.
“Sublime technologique ouessantin” prend la forme d’une installation vidéo composée de 3 écrans s’articulant en symétrie: deux films de 16mm enserrent une vidéo.
le premier présente une collection de roches. Bien que toutes très différentes dans leur formation, leur dynamique formelle suggère les forces telluriques qui les ont érigées. Elles apparaissent comme une mégastructure, entre rempart et fondations.
Le deuxième présente une collection de différentes constructions. Elles surgissent de la manière des éléments géologiques, bien qu’il s’agisse d’éléments artificiels. Chacune fut édifiée pour faire face à une menace particulière (tour radar du Staff, bunker, corne de brume…)
La vidéo quant à elle a été tournée au Musée des phares et balises et présente différents types de lentilles de Fresnel. Là encore une technologie peut faire face aux dangers naturels. Cependant la manière dont elles sont filmées les révèle comme des sculptures lumineuses, voire des gemmes.

Ce projet s’est déployé sur un territoire unique, encore relativement préservé grâce à des conditions extrêmes. Ce triptyque confronte tous les registres de luttes et de défenses dans ce contexte hostile.
Appartenant à des époques différentes et se reliant peu formellement, pourtant elles semblent assignées à un dessein similaire: l’ingénierie du danger.
Après de nombreux repérages, j’ai choisi différentes constructions. Chacune fut édifiée pour faire face à une menace particulière (tour radar du Stiff, bunker, corne de brume, Fresnel…).
J’ai ensuite filmé ces constructions en 16 mm, avec les mêmes cadrages et rapports de plan, afin de créer une sorte de collection d’édifices, émergeant pour la plupart des forces telluriques de l’île. Rien ne les relie, pourtant ils semblent appartenir à un dessein similaire : l’ingénierie du danger.


Théodora Barat